11 Novembre 2024
Balsamine de l’Himalaya ou Impatience glanduleuse
Impatiens glandulifera ROYLE, Balsaminaceae
La chronique des comestibles n°1
Impatiens glandulifera ou Balsamine de l’Himalaya provient… et oui, de l’Himalaya ! C’est une néophyte invasive de la liste des organismes exotiques envahissants interdits, cela signifie « qu'elle ne peut pas être importée, cultivée, commercialisée, plantée, ou libérée intentionnellement dans la nature, et ce nulle part dans l’Union européenne 1 ». Elle a été introduite à des fins ornementales dans l’ouest de Londres vers 1840, naturalisée quelques années plus tard, elle s’est très vite dispersée dans toute l’Europe. On la trouve à ce jour, à cause de la mondialisation, en Amérique du nord ou encore en Nouvelle-Zélande, où elle est également classée invasive.
C’est une plante annuelle de 1-2 mètres de haut (voire 2m50), ce qui fait d’elle la plus grande plante herbacée annuelle d’Europe !
Elle est totalement glabre (sans poils). La tige, ronde, creuse, rougeâtre, charnue et robuste, n’est pas ramifiée. Les feuilles sont opposées mais les caulinaires (celles du dessus) ont tendance à être verticillées par 3.
Les feuilles sont lancéolées, pétiolées et dentées en scie. Le pétiole et la base des feuilles sont bordées de glandes (cf photo).
Les fleurs, longues de 2,5 à 4 cm, sont rose-rouge et sont rassemblées en grappes de 5 à 20 fleurs.
La capsule est on ne peut plus déhiscente, puisqu’elle explose à maturité au moindre contact, pouvant propulser ses graines jusqu’à 5 mètres !
On trouvera la balsamine de l’Himalaya en colonies dans des zones inondées, sur des rives et au bord de sentiers forestiers !
Ce sont les graines qui se mangent chez cette plante ! Elles se récoltent entre septembre et début novembre en fonction des régions. Elles ont un goût délicieux, rappelant celui de la noisette. Elles peuvent être dégustées crues.
On utilise indifféremment les graines blanches ou noires, qui attestent du degré de maturité de ces dernières.
On peut en saupoudrer une salade, un plat de pâtes, un gratin ou des pâtisseries... On peut également en extraire une huile de table.
La prochaine fois, avant de détruire une colonie pour soutenir les plantes locales, faites votre cueillette de graines.
Pour rappel, on consomme une plante lorsqu’on est sûr à 100% de son identification.
1 : RÈGLEMENT (UE) N o 1143/2014 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 22 octobre 2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes
Claire Deschamps