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En Nouvelle-Calédonie, Amborella trichopoda, l’ancêtre des plantes à fleurs (2) – Christian Dumas

Christian Dumas, membre de l'Académie des sciences, chercheur au RPP (laboratoire de reproduction et développement des plantes), professeur à l'Ecole Normale Supérieure de Lyon, a travaillé avec ses étudiants sur Amborella … Il  nous a fait parvenir ce texte :

Arbuste de 6 à 8 mètres de haut, à fleurs claires et à petits fruits rouges, Amborella trichopoda.

 L’espèce apparue il y a 135 millions d'années, est l'ancêtre des quelque 350 000 plantes à fleurs. Elle appartient à la famille des Amborellacea,  famille qui compte un genre et une seule espèce : A. trichopoda.  À l'origine, elle existait sur d'autres continents, mais elle n'a survécu qu'en Nouvelle-Calédonie, grâce à la stabilité du climat, où elle pousse en milieu forestier humide aux alentours de 600-800 mètres d'altitude. A. trichopoda est endémique à ce territoire d'Outre-mer comme de très nombreuses autres espèces où le taux d'endémicité de la flore des plantes supérieures est un des plus élevé du monde (plus de 80%).  De plus, son système vasculaire par lequel transitent les sèves comporte des trachéides, comme chez les fougères ou les conifères, par exemple. Cette espèce présente sexe mâle et sexe femelle sur des pieds séparés : on dit qu'elle est dioïque. Ses fleurs unisexuées sont minuscules (quelques millimètres), blanchâtres, et comprennent un nombre variable de pièces (pétales + sépales) indifférenciées.  Les fleurs mâles possèdent des étamines disposées en plusieurs rangs.

Amborella - mâle

Amborella - mâle

            A. trichopoda est considérée comme la sœur de toutes les plantes à  fleurs actuelles. Elle présente donc un intérêt tout particulier pour comprendre leur origine, ce que Charles     Darwin considérait déjà comme 'un abominable mystère'. On comprend dès lors tout l'intérêt des premiers résultats du séquençage de son génome publiés dans la prestigieuse revue    scientifique américaine, Science,  en décembre 2013. Elle a ainsi acquis une partie des     caractéristiques génétiques des plantes à fleurs permettant d’accumuler les protéines de réserve dans les graines, tout en conservant des caractéristiques propres aux plantes sans     fleurs. La coexistence de gènes de ces deux types au sein d’une même famille est un résultat très original. Sur les 14.000 gènes renfermés dans son génome nucléaire, 1.200    n'appartiennent pas aux génomes caractéristiques des plantes à fleurs. Par ailleurs, son génome mitochondrial (les mitochondries sont les organites responsables de la respiration     cellulaire) contient l'équivalent de plusieurs génomes mitochondrial d'algue verte, de mousse et de plante à fleurs traduisant des transferts horizontaux au cours de l'évolution des        espèces et des phénomènes de fusion entre les mitochondries.

Christian Dumas

Il y a beaucoup de données scientifiques accessibles sur wikipedia

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