Gran Canaria – l’Euphorbe des Canaries (4)

Chez nous les Euphorbes sont des plantes intéressantes quand on les regarde de près, mais elles sont plutôt insignifiantes : petite taille, inflorescences bizarres vert jaune … Quand on casse la tige, du « lait » s’écoule…

Aux Canaries, on remarque tout de suite les Euphorbes, certaines sont vraiment spectaculaires et elles occupent souvent une grande place dans le paysage.

Voici pour commencer l’Euphorbe … des Canaries, Euphorbia canariensis, appelée aussi Euphorbe candélabre, cardon en espagnol, Hercules club, matraque d’Hercule, en anglais.

On dirait un cactus : grandes tiges charnues à 4 ou 5 côtes, comme des tuyaux d’orgue, 3 à 4 m de haut, des épines par paires, courbées, pas de feuilles.

Comme les cactus cette plante succulente (pleine de « suc ») stocke de l’eau dans ses tissus pour faire face aux périodes de sécheresse. Mais ce n’est pas un cactus : un liquide blanchâtre s’écoule à la cassure, le lait ou latex (toxique, irritant, dangereux pour les yeux), typique des Euphorbes.

La plante est endémique des îles Canaries. Elle est souvent plantée dans les jardins publics ou privés.

Dans la nature, on la trouve dans les régions côtières, elle caractérise la « brousse à cardonales ».

Au Musée d’Aguimes, ce dessin représente ce milieu végétal. A gauche, l’Euphorbe des Canaries sert de perchoir à la Pie-grièche méridionale pour guetter ses proies. A droite, le Lézard géant de Gran Canaria, lézard endémique de l'île qui peut atteindre 80 cm.

A l’extrémité des côtes, les « fleurs » pourpres sont ordinairement groupées par trois, sur de courts pédoncules, une fleur mâle et deux fleurs femelles.

Dans la partie « macaronésienne » du Maroc, on trouve une Euphorbe cactiforme proche, mais plus petite (« seulement » 1 à 1,5 m de haut !) : Euphorbia resinifera.

Le latex (toxique) de cette Euphorbe a été utilisé dès l’Antiquité comme laxatif puissant et aussi contre les empoisonnements. Euphorbos, le médecin personnel grec du roi Juba II de Maurétanie (25 av. J.C. – 23 ap. J.C.) l’utilisait. Et le roi a nommé Euphorbe la plante pour honorer son médecin.

Les granules d’Euphorbia resinifera sont utilisés de nos jours en homéopathie.

                                                                        Monique