13 Mars 2018
Puis nous sommes allés voir la mare qui a été creusée en décembre 2009.
Dans le layon qui y conduit, nous trouvons de nombreuses pontes de Grenouille rousse, Rana temporaria.
Cette espèce de grenouille sort de léthargie très tôt, parfois dans la neige, elle résiste au froid, elle monte haut en altitude (record : 2905 m en Savoie).
Grenouille rousse (ne pas confondre avec la Grenouille agile) : pattes courtes, museau court, arrondi, tympans plus petits que l’œil, pupille ovale cerclée d’or, peau rugueuse, ventre tacheté, marbré d’orange et de jaune, les bourrelets sur le dos se rapprochent, callosités du mâle brun sombre-noir.
Les pontes de la Grenouille rousse sont des amas gélatineux flottants. Tous les œufs ne donneront pas des grenouilles adultes (heureusement ! voir les dix plaies d’Egypte dans la Bible, l’invasion de grenouilles !), de nombreux têtards serviront de nourriture à la couleuvre à collier, au héron… Rappel : les Amphibiens sont protégés, le prélèvement d’œufs est interdit, on n’a donc plus le droit de faire l’élevage des têtards …
Nous arrivons à la mare. Les phragmites ont beaucoup poussé, on ne la voit presque plus !
Un petit coup de débroussailleuse pour dégager le tour de la mare. Mais nous ne pouvons pas couper les phragmites qui sont dans la mare !
Il nous reste encore un peu de temps. Courage ! Comme en 2017 nous allons dégager la zone près des bouleaux (les Vorgers du Villard). Et à la fin du chantier Asters nous offrira le vin blanc !
L’année passée nous avions trouvé 6 ou 7 oothèques de Mante religieuse, cette année pas une seule !
Reverrons-nous un jour l’Orchis musc, Herminium monorchis ? Nous le rencontrions dans cette zone de 1988 à 1994.
L’Orchis musc n’a qu’un seul tubercule (cf monorchis) qui flétrit après la floraison, plusieurs stolons se forment et à l’extrémité de nouveaux tubercules qui produiront les pieds de l’année suivante : on peut trouver de belles touffes ! (la photo n’a pas été prise dans le marais de Giez).
Les fleurs sont petites, vert jaunâtre, sans éperon. Leur parfum de miel (cf orchis musc) attire les pollinisateurs, de petites guêpes et de petites mouches.
Dans d’autres zones de ce marais on peut rencontrer la Fougère des marais, Thelypteris palustris …Les feuilles sont vert clair, fragiles, elles disparaissent complètement en hiver.
… l’Ophioglosse langue-de-serpent, Ophioglossum vulgatum …
Une très petite fougère, discrète, difficile à repérer. Une unique feuille, fructification en épi avec deux rangées de sporanges.
… le Séneçon des marais, Senecio paludosus, Jacobaea paludosa …
70 à 150 cm de haut, parfois plus, feuilles longues et étroites, dentées, fleurs ligulées et tubuleuses jaunes
… l’Inule de Suisse, Inula helvetica, l’Inule de Suisse…
… la Pédiculaire des marais, Pedicularis palustris (famille des Scrophulariacées, maintenant Orobanchacées),
…de nombreuses Laîches : Carex davalliana, C. panicea, C. hostiana, C. lepidocarpa, C. paniculata, C. flacca, C. disticha, C. elata etc.
… l’Orchis des marais, Anacamptis palustris …
Belle orchidée à fleurs peu nombreuses mais grandes, pourpres
… et d’autres orchidées, p. ex. la Platanthère à deux feuilles, Platanthera bifolia …
Au crépuscule les fleurs blanches de la Platanthère émettent un parfum de vanille qui attire des papillons de nuit à longue trompe, ils trouveront du nectar au fond du long éperon. Le labelle a la forme d’une longue langue. Les loges des pollinies sont rapprochées, parallèles (« en toit » chez l’espèce voisine, Platanthera chlorantha, la Platanthère à fleurs verdâtres).
L’Epipactis des marais, Epipactis palustris, fleurit à partir de fin juin. Pollinisation par les insectes, surtout des guêpes solitaires, le nectar est sécrété dans l’hypochile. En l’absence de visites il peut s’autopolliniser.
Et l’espèce se multiplie aussi par voie végétative (gros rhizome portant de nombreuses pousses), c’est pour cela que l’Epipactis des marais forme des colonies.
Monique