2 Octobre 2018
Le 10 septembre, nous étions en Savoie, près de Moûtiers, à Salins-les-Thermes. Il faisait très chaud, la végétation, intéressante à cet endroit fin juin, était fanée, complètement sèche. Sauf Odontites luteus, l’Euphraise jaune, bien en fleurs. Cette plante, rare chez nous en Haute-Savoie, fait partie de la famille des Orobanchacées (ex Scrophulariacées), c’est une plante hémiparasite.
Au cours de notre petite balade dans ces pelouses sèches, nous avons noté quelques papillons et autres insectes…
Le Silène, Brintesia circe - un grand papillon brun-noir orné d’une large bande blanche. Ici, on voit le revers des ailes.
Le Phanéroptère méridional, Phaneroptera nana - prend le soleil sur une plante sèche, les pattes postérieures bien étalées. Inquiété, il saute se mettre à l’abri en volant à bonne distance.
L’Oedipode turquoise, Oedipoda caerulescens – les couleurs ternes de ce criquet lui permettent de se confondre avec le milieu. En vol, il dévoile ses ailes bleues ornées d’une bande noire.
Le Criquet noir ébène, Omocestus rufipes - un criquet thermophile et xérophile. Ici, c’est une femelle, le mâle est plus coloré, brun foncé à noir, abdomen et pattes postérieures rouges.
Le Criquet des bromes, Euchorthippus declivus -
Une Mante religieuse, Mantis religiosa – probablement un mâle.
Sur les herbes sèches, des grappes d’escargots (Zebrina detrita, Helicella itala), comme dans le Midi :
se poster en haut des herbes les isolerait de la chaleur excessive du sol…
Et voilà qu’au bord du chemin, sous un chêne pubescent, nous rencontrons 8 masses poudreuses brunes…
Bizarre ! Ce ne sont pas de vieilles Vesses de loup. Cela ressemble beaucoup à un champignon que nous avons rencontré plusieurs fois dans le sud, Pisolithus arhizus. Mais ici, en Savoie, est-ce possible ?
Et pourquoi pas ? Nous savons qu’il lui arrive de pousser parfois dans le nord, sur des terrils charbonniers…
Les champignons ne sont pas en bon état. Ils sont très mûrs : l’enveloppe s’est déchirée et a libéré une grande quantité de spores brun chocolat.
Nous mettons un exemplaire dans une boîte pour le montrer aux amis mycologues. Et là on voit bien les fameuses « logettes » ! Lorsque le champignon est jeune, les logettes sont brillantes, ici elles sont ternes, mais c’est typique du Pisolithus.
C’est la 2e récolte dans le département de la Savoie : la 1e récolte a été effectuée le 14 août 2002 à Ontex (une petite commune proche du lac du Bourget, au-dessus de l’abbaye d’Hautecombe) par un mycologue de la société de Chambéry, Maurice Durand.
En Haute-Savoie, un mycologue de la société de Thonon, André Gruaz, l’a noté 2 fois à Publier, entre Thonon et Evian : le 21 août 2008 et le 16 septembre 2011.
Avec le réchauffement climatique on risque de voir plus souvent ce drôle de champignon….
Monique et Claudie