25 Janvier 2021
22 janvier, promenade le long du Biel, ciel gris, il fait doux, la neige fond…
Les cônes d’un aulne portent des petites languettes, c’est une déformation due à un champignon, Taphrina alni. A la fin de l’été, ces languettes sont vertes et rougeâtres, mais là elles sont noires : pas de photos.
On peut se mettre à l’intérieur de très gros troncs complètement creux ! Ces « saules têtards » ont été taillés par nos ancêtres pour la production de jeunes rameaux souples d’osier qui leur servaient à fabriquer des paniers.
Au bord du Biel, un gros arbre porteur de boules de gui attire notre attention, la base du tronc semble bizarre, l’arbre n’est pas stable ...
C’est un vieux Saule blanc, Salix alba, un des arbres préférés du castor avec le Tremble, les Peupliers. Quelques feuilles sur le sol nous ont permis de reconnaitre l’espèce.
De près, deux trous dans le tronc, un de chaque côté, c’est impressionnant ! On voit bien les traces de dents sur le bois.
Le castor s’est attaqué à un très gros arbre. Il n’a pas pu tourner autour de l’arbre, car l’autre côté du saule est immergé et le tronc semble creux. Au lieu de le ronger en « sablier », le castor lui a taillé de chaque côté une « gueule de requin ». On parle aussi de taille en K.
Un travail épuisant qui lui a demandé de nombreuses heures ! De quoi user ses dents ? Bien sûr, les dents du castor s’usent à force de ronger du bois dur, mais elles n’arrêtent pas de pousser à l’autre extrémité ! Ses incisives sont protégées par un émail orange très solide, elles sont taillées en biseau, bien aiguisées et poussent sans arrêt : ce sont de véritables ciseaux à bois !
Certains sont gros comme le pouce. On remarque les nombreuses traces laissées par ses incisives. Le castor a bien travaillé !
Nous ne pouvons pas faire le tour de l’arbre car de l’autre côté, il y a de l’eau. L’arbre est à deux doigts de tomber ! On se demande comment il tient encore debout…
Nous n’avons pas mesuré le tour du tronc, mais vous voyez qu’il est vraiment imposant ! Le castor n’a pas eu peur de s’attaquer à un aussi gros tronc, il y en a pourtant de plus petits dans les environs…
Le castor est un infatigable bûcheron !
Nous continuons la promenade au bord du Biel et découvrons d’autres traces de présence
Des petites branches entièrement écorcées, immergées : c’est le réfectoire ou la salle à manger des castors, leur site de consommation. Le castor tient ces baguettes avec ses pattes antérieures munies de 5 petits doigts très habiles : on dit qu’il a des mains d’horloger.
Ici et là, dans les broussailles, quelques jeunes saules (diamètre 5-8 cm) taillés en « pointe de crayon », surmontés par une petite houpette.
Plus loin, des rejets de saules taillés en sifflet : pas grave, ils vont repousser très rapidement. On dit même que le castor est un bon jardinier !
Là, le castor a scalpé le pied d’un arbre, il a mangé l’écorce, pour se donner du courage avant de passer aux choses sérieuses : une petite mise en bouche !
L’hiver est la meilleure période pour trouver des indices de présence du castor. Pour voir l’animal, c’est beaucoup plus difficile : c’est un animal nocturne et discret qu’on rencontre très rarement en plein jour !
Protégé depuis 1968, le castor a été réintroduit dans les années 1970 dans l’Eau Morte au Bout du lac. Depuis, les castors se sont dispersés tout autour du lac, à Saint-Jorioz, à Annecy, le long de l’Eau Morte, le long du Biel et de la Chaise… Ses populations se portent bien.
Monique, Janine, Claudie
Monique, Janine, Claudie