16 Mars 2021
Cette brique de sève de bouleau a été achetée dans un magasin russe à Lyon. Sur l’emballage, on peut voir un joli papillon, la Grande Tortue, Nymphalis polychloros, ainsi que les chatons du bouleau.
Au printemps, la Grande Tortue est attirée par les écoulements de sève. Chaque année, elle se pose sur notre bouleau.
Marlens, 24-03-2020 : nous en observons trois sur notre bouleau que nous avons fait étêter quelques jours avant.
On peut observer d’autres insectes sur cet arbre.
La Punaise grisâtre, Elasmucha grisea qui vit sur différentes essences de feuillus, dont le bouleau. Cette petite punaise se positionne sur sa ponte pour la protéger jusqu’à l’éclosion des larves.
La Phalène du bouleau, Biston betularia : ce papillon de nuit est très connu car il a été le premier chez lequel on a prouvé l’existence d’un mélanisme industriel, c-à-dire l’apparition dans les zones polluées de papillons foncés, adaptés au milieu et issus de formes claires à l’origine.
La Thècle du bouleau, Thecla betulae - Malgré son nom, en France, ce petit papillon de jour ne pond pas ses œufs sur le bouleau ! La femelle pond sur le prunellier, le cerisier à grappes, le cerisier Sainte-Lucie et dans les jardins sur le prunier, l’abricotier et le cerisier. En Scandinavie et en Allemagne, les œufs sont trouvés très occasionnellement sur le bouleau.
Sur les bouleaux, on voit parfois des feuilles enroulées évoquant des « cigares ». C’est l’œuvre de plusieurs espèces de charançons « cigariers » : Deporaus betulae, Byctiscus betulae, Apoderus coryli.
23-07-2020 Pralognan, les Prioux : les « cigares » pendent au bout des rameaux, ils sont bruns, donc déjà un peu secs (longueur : 3-4 cm environ)
Photo Internet, Deporaus betulae : un tout petit charançon noir (3 mm) que nous n’avons pas encore photographié.
Verthier (74) le 26-4-2019, Apoderus coryli, l’Apodère du noisetier : ce charançon très coloré se rencontre surtout sur le noisetier, mais parfois aussi sur le bouleau.
Le « cigare » servira d’abri pour 1 ou plusieurs œufs et le moment venu, de nourriture pour la ou les larves.
Mais il n’est pas facile de surprendre ces petites bêtes en plein travail ! Alors voici quelques dessins…
Le charançon découpe la feuille transversalement (1 et 2).
La nervure centrale est à peine attaquée : elle va se flétrir, ce qui facilitera son enroulement et son desséchement ultérieur et donc sa chute. Mais le « cigare » doit rester sur l’arbre, être suffisamment tendre pour être consommé par la larve, puis tomber à un certain moment, lorsque la larve est prête à se nymphoser dans le sol.
Le charançon enroule ensuite la partie inférieure de la feuille, d’abord la partie située à gauche de la nervure (3 et 4), puis celle située à droite (5).
Fabriquer ce « cigare », c’est un véritable travail de titan pour une bestiole aussi petite, avec comme outils, ses 6 pattes et son « rostre » ! Le rostre prolonge la tête et porte à son extrémité les pièces buccales.
On ne peut être qu’admiratif …
Claudie