16 Mars 2022
Chaque année, début mars, nous observons près de la maison, des petites abeilles sauvages et solitaires : les Osmies. Il y a une trentaine d’espèces en France, mais nous reconnaissons Osmia cornuta, l’Osmie cornue (tête et thorax noirs et pilosité roux vif sur l’abdomen).
Les Osmies nidifient dans les trous d’évacuation de l’eau, en bas de nos fenêtres et portes-fenêtres. Dans la nature, elles utilisent d’autres cavités : tiges creuses de bambou, renouée, apiacées, galeries d’insectes…Ces abeilles maçonnes sont des Hyménoptères qui font partie des Mégachilidées.
Les mâles émergent avant les femelles, en général, début mars.
Une émergence précoce : le 11 février 2016. Il fait encore froid, le mâle frigorifié évacue avec peine les boules de mortier.
Les mâles guettent avec fébrilité l’arrivée des femelles à l’entrée des galeries.
Parfois il y a des bousculades, mais sans gravité car les mâles ne possèdent pas de dard.
La vie des mâles est brève, ils meurent tout de suite après l’accouplement !
Sitôt fécondée, la femelle se met au travail. Un peu de ménage, il faut que tout soit propre ! Elle débarrasse la cavité des débris restants.
La petite abeille aménagera dans cette galerie 12 à 15 cellules séparées par une cloison d’argile.
Elle en ressort pour y pénétrer cette fois-ci, en marche arrière et se décharger du pollen de sa brosse ventrale (« scopa »). Avec les « cornes » situées sur son front, elle tasse ce « pain d’abeille », pelote de nectar et pollen, réserve de nourriture pour la future larve. Lorsque la réserve est jugée suffisante, la femelle y dépose un œuf, construit une cloison en argile et travaille à la cellule suivante.
L’Osmie peut pondre à volonté des œufs mâles ou femelles. Au fond de la galerie, les œufs fécondés donneront naissance à des femelles. Plus près de la sortie, des œufs non fécondés d’où sortiront des mâles.
Durant deux mois environ, la femelle construit de tels nids.
Celle-ci chargée de pollen, revient à l’hôtel à insectes. On peut voir sa brosse ventrale (scopa) qui lui sert à rapporter le pollen.
On peut observer les Osmies de mars à juin. De juillet à février de l’année suivante, elles se développent dans leur nid. Les larves une fois développées, se nymphosent dans un cocon et les imago (insectes adultes) sortiront de leur diapause dès les beaux jours, en fin d’hiver.
Ces dernières années, on s’est rendu compte que les Osmies jouent un rôle très important dans la pollinisation. Comme les abeilles qui font notre miel (Apis mellifera), ces abeilles solitaires (Osmia cornuta et Osmia rufa) fertilisent les plantes en butinant, transportant ainsi le pollen d'une fleur à une autre, mais mieux et plus vite. « Osmia », une start-up du Lot-et-Garonne élève des milliers d’abeilles solitaires pour les envoyer en mission pour doper les rendements des vergers. Et les résultats sont spectaculaires !
Dans nos jardins, ces abeilles sont très utiles pour polliniser les fleurs qui donneront de beaux fruits ou de beaux légumes. On peut les aider en leur offrant un gîte pour passer l’hiver : bûches percées, tiges creuses de renouée du Japon, de bambou, d'apiacées dans lesquelles elles pourront construire leurs cellules. Il faut choisir un endroit abrité, exposé au soleil.
Voir les Pages Entomologiques d’André Lequet
https://www.insectes-net.fr/osmie/osmie1.htm
https://www.insectes-net.fr/osmie/osmie2.htm
https://insectes-net.fr/osmie/osmie3.htm
Claudie