6 Décembre 2014
Le 1er septembre, au Plateau de Beauregard, nous trouvons une dizaine de chenilles de Morio sur un Saule marsault (Salix caprea). Elles ont dévoré les feuilles, ne laissant que les nervures.
Elles sont noires, pourvues d’une pilosité blanche, avec des épines noires et des taches orange sur le dos. Elles mesurent près de 55 mm et vont bientôt se nymphoser.
Ces chenilles vivent en communauté, ce qui favorise le parasitisme, toujours très important chez cette espèce.
Pourtant, j’ai bien envie de les élever. J’en prélève cinq qui se chrysalident dès le 5 septembre.
Les chenilles tissent un coussinet soyeux et s’y suspendent tête en bas, par leur crémaster, organe situé à l’extrémité de l’abdomen.
Certaines chenilles se sont fixées à un rameau, d’autres au couvercle du terrarium.
Quelques heures plus tard, elles sont devenues chrysalides.
Les cinq papillons sont nés dès le 20 septembre, soit 3 semaines plus tard. Malheureusement, je n’ai pas vu l’émergence…
Avec une envergure de 75 mm, le Morio est la plus grande Vanesse française et européenne.
C’est un beau papillon, qu’on ne peut pas confondre : brun violacé velouté avec une bordure jaune et une rangée de taches bleues. Le revers terne lui permet de se confondre avec le support et d’échapper aux prédateurs.
On l’appelle aussi « Manteau royal »
Après la séance photo, les papillons ont été relâchés.
Le Morio hiverneà l’état adulte comme certains autres Nymphalidés (Petite Tortue, Grande Tortue, Robert-le-Diable, Paon du jour) et le Citron. Il se réfugie dans un arbre creux, une grange, une remise…
En mars, il réapparaît et se dépêche de se reproduire. La femelle pondra ses œufs en manchon autour d’un rameau de Saule, de Bouleau.
Le Morio butine très peu les fleurs, sauf au printemps les chatons des Saules. Il est attiré par les fruits fermentés et les écoulements de sève sur les troncs d’arbres.
Claudie