26 Février 2011
C'est un géant parmi nos papillons indigènes ! Il ressemble au Sphinx du Troène, mais il est encore plus grand. Il mesure jusqu'à 12 cm d'envergure !
C'est un véritable migrateur, en été il pousse parfois jusqu'en Islande. Chez nous, il se montre en mai-juin et plus fréquemment en août et en septembre. En automne, il retourne dans le sud, en Afrique, où il hiverne.
Ses ailes sont entièrement grises avec des taches. Au repos, lorsqu'il est posé sur un tronc, les ailes rabattues sur son corps, on ne le remarque pas. En vol, on voit son abdomen à rayures blanches, roses et noires. Sa trompe, appelée spiritrompe, est très longue, plus longue que son corps. Le papillon se nourrit en plein vol, de préférence au crépuscule. Comme un colibri, il fait du sur place, il plonge sa longue trompe au fond des corolles profondes des liserons, des pétunias ou des géraniums pour atteindre le nectar.
Nous avons observé, par exemple, ce très beau papillon le 17 août 2003 à Valloire lors de la "grande sortie" du Groupe Nature de Faverges. Il butinait les fleurs de verveine dans les jardinières du restaurant et des touristes avaient même cru reconnaître un oiseau-mouche ! Le 20 août 2000, en Haute Maurienne, nous l'avions vu aussi à Bonneval (lors de la "grande sortie" aux Evettes).
Le 2 septembre 2009, une voisine m'apporte une chenille : elle porte une corne recourbée sur le 8e anneau abdominal, comme chez la plupart des espèces de sphinx. En consultant mes livres, je me rends compte que c'est la chenille du Sphinx du liseron.
Je décide de l'élever : ce n'est pas difficile, il suffit de la nourrir avec des feuilles de liseron et j'en ai devant la maison !Mais, comme bien souvent en captivité, ma chenille refuse la nourriture, elle est agitée, tourne dans tous les sens... et disparaît le lendemain.
En fait, elle s'est enterrée pour se nymphoser : elle a aménagé une loge souterraine ovoïde, de la taille d'un oeuf de poule, dans laquelle elle se transforme en chrysalide.
Quelques jours plus tard, le 15 septembre, je dégage avec précaution la terre pour photographier cette chrysalide : elle est brun rougeâtre et on voit très bien la spiritrompe qui se développe dans un fourreau libre, saillant à la surface du corps comme l'anse d'une amphore.
Lorsqu'il naîtra, le papillon devra se creuser un tunnel pour accéder à la surface, avant de pouvoir développer ses ailes.
J'ai ensuite recouvert de terre la chrysalide et j'ai guetté tout l'automne l'arrivée du papillon. Mais en vain !
J''ai alors placé mon élevage dans le garage, de façon à ce que la chrysalide ne souffre pas trop du froid pendant l'hiver.
Mais même au printemps, le papillon n'est jamais né. Dans les livres, j'ai lu : « lorsque le cycle larvaire se prolonge trop tard en saison, la nymphose n'a lieu qu'en septembre et les chrysalides sont dès lors condamnées à périr durant les mois hivernaux. »
Claudie