19 Août 2014
Nous avons passé une semaine au Crotoy, en fond de baie, village situé entre le Parc ornithologique du Marquenterre au nord et Saint-Valéry-sur-Somme et la Pointe du Hourdel sur la côte sud. Les marées à fort coefficient nous ont permis de voir quantité d’oiseaux dans le Parc, ceux-ci étant repoussés dans les terres par la montée des eaux : mouette rieuse, spatule blanche, grand cormoran, avocette, aigrette, huitrier-pie, oie cendrée, héron cendré, cigogne, tadorne de Belon…
Entre le Parc et le Crotoy, s’étend une vaste zone côtière sablo-limoneuse et dunaire où se développent de nombreuses plantes halophiles (milieu salé). La Maye, c’est le nom du coin, est un véritable havre de paix où seuls, de bon matin, les lapins sortent de leur terrier. On peut voir aussi les pêcheurs à pied partir à la ramasse des plantes comestibles qui seront vendues sur les marchés.
La Salicorne (Salicornia europaea) ou passe-pierre se consomme crue ou cuite. En voici une recette : laver, plonger dans de l’eau bouillante 3’, égoutter, poêler avec de la crème et de l’ail frais moulu. Bien sûr ne pas saler
La Soude maritime (Suaeda maritima) est utilisée comme condiment dans les salades. Autrefois, de ses cendres, on extrayait de la soude pour fabriquer une pâte de verre
la Sabline de mer (Honckenya peploides) ou pourpier de mer se développe sur les laisses de mer ou les zones de courtes périodes d’immersion. Ses feuilles sont succulentes.
Le Lilas de mer (Limonium vulgare) ou statice, saladelle, lavande de mer selon les régions, longtemps utilisé en fleur séchée, est protégée dans plusieurs départements côtiers.
La Roquette de mer (Cakile maritima) ou Cakilier maritime se développe sur les hauts de plage, délicieuse en mesclun.
L’Obione faux-pourpier (Halimione portulacoides) couvre les sols limoneux et inondés ? Ses feuilles épaisses se consomment crues ou cuites
Sur les zones non recouvertes et les banquettes ou dunes de sable servant de protection : en grand nombre, l’Oyat, l’Euphorbe maritime, le séneçon, puis la Mauve, l’Onagre, l’Armoise maritime et un peu plus en arrière des digues l’argousier...
Rendez-vous de l’autre côté de la baie avec le petit train touristique. Nous apercevons les veaux de mer à la Pointe du Hourdel à 2kms grâce aux longues-vues mises à disposition par les guides de la baie. Il n’est en effet plus possible de les approcher par bateau au risque de les déranger et de les faire fuir.
Sur les plages de galets, quelques énormes choux marins (Crambe maritima) dont toutes les parties sont comestibles.
Pierre Melin