26 Août 2010
Un gordien ou « dragonneau ». Nous l’avons trouvé le 17 août dans une gouille au dessus d’Arnand dans la Combe d’Ire. Voici des explications données par Robert Ch. (Bulletin du Groupe Nature 2007).
« C’est un étrange ver rond parasite (nématomorphe) qui vit dans les sources, les ruisseaux, les étangs d’eaux froides de nos régions. Il peut mesurer jusqu’à un mètre de long pour…un millimètre de diamètre environ. Il ressemble étrangement à un crin de cheval brun foncé. Il arrive que de nombreux vers se réunissent et s’enlacent, formant un véritable « noeud
gordien »… d’où son nom.
Son développement est lui aussi surprenant. L’adulte pond des milliers d’œufs micro-scopiques. Les larves qui en sortent pénètrent dans des insectes aquatiques – ou leurs larves – en leur perforant le corps ou sont avalées par eux. Elles s’y développent et en ressortent, adultes, par l’anus au bout de quelques semaines. Ces larves n’ont pas d’appareil digestif et absorbent leur nourriture par la peau. Elles se nourrissent des substances de l’intérieur du corps de leur hôte. L’adulte, lui, ne se nourrit pas.
C’est à l’intérieur de l’estomac d’une truite que j’ai pu observer mon premier gordien. Avait-elle avalé le ver ou gobé l’insecte qui l’hébergeait ? J’ai eu l’occasion d’en retrouver plusieurs fois dans une truite (attention : en aucun cas ce n’est leur parasite !), dans La Chaise à Marlens. Mais c’est dans le Queyras que j’en ai recueilli plusieurs en eau libre, dans une fontaine. »
Vous connaissez le « nœud gordien » ?
Ce qui était remarquable (dans le temple de Jupiter), c'était un char qui, assurait-on, avait transporté le père de Midas, Gordios. [...] Le joug était une curiosité car bien des noeuds s'y mêlaient les uns aux autres dans un confus enchevêtrement. Puis comme les indigènes affirmaient que, d'après la prédiction d'un oracle, celui qui dénouerait le lien inextricable serait le maître de l'Asie, le désir vint au coeur d'Alexandre de réaliser cette prédiction. [...] La série des noeuds était si compacte que ni la réflexion ni la vue ne permettait de saisir d'où partait cet entrelacement et où il se dérobait. [...] Sans résultat, Alexandre lutta longuement contre le secret de ces noeuds. "Peu importe," dit-il alors, "la façon de les défaire" et de son épée il rompit toutes les courroies, éludant ainsi la prédiction de l'oracle - ou la réalisant.
Quinte-Curce, Histoires, III, 1,14-18