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Un Scorpion noir à queue jaune en Haute-Savoie

Le 13 février, le neveu d’un ami qui habite aux Vignettes à Doussard près du lac d’Annecy trouve un scorpion dans sa chambre sur son traversin. Surpris et inquiet, il prend un livre et l’écrase. Le lendemain je fais des photos de cet individu mort.

                         Photos dessus et dessous.

Scorpion noir à queue jaune, Euscorpius flavicaudis (De Geer 1778).
En 2019 Kovarík, Stundlova, Fet et Stahlavsky

le placent dans le genre Tetratrichobothrius.

Ce petit Scorpion noir à pattes jaune pâle n’est pas rare dans le sud de la France et en Corse.
Il est parfois introduit accidentellement plus au nord. Il y a des colonies pérennes à Lyon, à Bordeaux, à Angoulême, à Grenoble …
En Angleterre, à Sheerness dans le Kent, des individus sont arrivés sur des navires marchands au 18e siècle. La colonie se porte bien, ils vivent dans les murs du port.

      En avril 2005, une cliente a apporté ce scorpion à la pharmacie Prud’homme à Faverges

Comment ces scorpions sont-ils arrivés à Faverges et à Doussard ? Mystère … Dans une valise, dans le coffre d’une voiture ? 

Le scorpion noir est très discret. Pendant la journée il est au repos, il se cache sous une pierre, sous du bois mort, dans un endroit sombre. Il rentre parfois dans les maisons. En 2015, nous en avons trouvé un dans une église, à Chalancon dans la Drôme…
Il est actif la nuit. Sa vue est très mauvaise, il repère ses proies grâce à des poils sensoriels situés sous ses pinces (les trichobothries), il est très sensible aux vibrations. Il se nourrit de larves, de cloportes, d’araignées, de mouches, de papillons, de blattes, de fourmis … Ce n’est pas un « goinfre », il faut en général une proie tous les 10 jours à un adulte et une fois par semaine à un jeune. Il peut jeûner pendant une longue période.

          Photo Françoise Drouard, Mallefougasse (Alpes-de-Haute-Provence), 05-09-2018

          Ce scorpion est mort, ce n’est pas lui qui va manger les fourmis mais le contraire !

Il n’est pas agressif pour l’Homme. Le venin qu’il injecte avec l’aiguillon situé au bout de la vésicule à venin, c’est pour tuer les grosses proies, une sauterelle p.ex. Pour les petites proies, il utilise ses pinces. 

                                 En Corse, à Bonifacio, mai 2011, photo Claudine Fortune

Au bout de la queue, la vésicule à venin de couleur jaune qui se termine par un dard, un aiguillon.

Une piqûre de Scorpion noir, c’est un peu comme une piqûre d’Abeille, ce n’est pas très dangereux, sauf si la personne est allergique ou très affaiblie. Le Scorpion jaune du Languedoc est plus venimeux, et les Scorpions d’Afrique du Nord le sont encore plus.

Après la danse nuptiale, le mâle dépose son spermatophore sur le sol et il conduit la femelle à son contact.
Sitôt nés, les jeunes (une vingtaine, on les appelle des pullus) grimpent sur le dos de leur mère comme chez les araignées Lycoses, ils y restent jusqu’à leur première mue. Ensuite ils se dispersent et vivent leur vie …

                                        Monique

 

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P
Merci pour cet article très intéressant !
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