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La Véronique de Perse, Veronica persica

                                           Veronica persica Poiret 1808 

                      Véronique de Perse, Véronique des jardins, Véronique commune …

Les Anglais l’appellent Bird’s eye Speedwel, œil d’oiseau. Pour les Italiens, ce sont les yeux de la Madonne. 
(Persischer) Ehrenpreis, « prix d’honneur » (de Perse), c’est comme ça que les Allemands appellent les Véroniques.

Karl Christian Gmelin avait décrit cette Véronique en 1805 sous le nom de Veronica tournefortii, mais le nom était illégitime. Jean-Louis Marie Poiret (1755-1834), un abbé botaniste qui pendant la Révolution se défroque et se marie, la publie en 1808.

Il y a environ 450 espèces de Véroniques dans le monde. Elles faisaient partie de la famille des Scrophulariacées, mais la phylogénétique moléculaire a bouleversé l’organisation des familles à la fin du XXe siècle, les Véroniques font maintenant partie de la famille des Plantaginacées. Ces deux familles sont proches : elles ont en commun d’importantes séquences de leur génome, et des papillons de nuit butinent plantains et véroniques à l’exclusion d’autres genres de plantes.

La Véronique de Perse est la plus commune des Véroniques. Pourtant elle n’est pas « de chez nous ». Originaire des régions du Caucase, de Perse, elle était cultivée dans des jardins botaniques. Elle se serait échappée du jardin botanique de Karlsruhe (ville allemande du Land Bade-Wurtemberg) vers 1805 et elle s’est rapidement propagée dans toute l’Europe. Elle est arrivée en France et a envahi progressivement les jardins, les cultures, les bords de chemins, elle s’est naturalisée.

Le Baron Eugène Perrier de la Bâthie (1825-1916) a rédigé le Catalogue raisonné des plantes vasculaires de Savoie », le 1e tome a été publié en 1917, le 2e tome en 1928. 
Dans le 2e tome il indique pour notre Véronique : « Champs et lieux cultivés. Etage inférieur. »
Et il ajoute en note : « Cette plante totalement inconnue en Savoie avant 1850 est aujourd’hui répandue et commune dans toute notre dition. »

Première observation de cette plante en Haute-Savoie en 1874 (Herbier de Genève).

C’est une plante annuelle à petites fleurs bleues très commune et même envahissante, elle pousse en grandes quantités dans les jardins, les cultures, les pelouses, les endroits incultes, c’est une « mauvaise herbe ». Elle fleurit presque toute l’année, très tôt, dès février, et même avant. Elle produit de nombreuses graines (fécondation croisée et autofécondation).       

                           Sainte Véronique – Eglise Saint Pierre, Uzerche (internet)

Le nom « Véronique » vient du latin vera icon, la « vraie image » :  d’après la tradition, Sainte Véronique essuya le visage de Jésus portant sa croix, son voile en aurait gardé l’empreinte (le Saint Suaire). Avec beaucoup d’imagination on peut deviner un visage en regardant une fleur, les deux étamines font penser aux yeux …

               Tiges couchées, fleurs à l’aisselle des feuilles, feuilles suborbiculaires, crénelées-dentées.

Calice à 4 sépales, corolle à 4 pétales, pétale inférieur plus étroit, souvent plus pâle, 2 étamines. 

Sur les pétales, des lignes plus foncées guident les insectes vers le milieu de la fleur. 

Fruits immatures – Fruits mûrs -Les fruits ressemblent à de petits cœurs…Fruits immatures – Fruits mûrs -Les fruits ressemblent à de petits cœurs…

Fruits immatures – Fruits mûrs -Les fruits ressemblent à de petits cœurs…

Voici pour terminer une autre Véronique venue d’ailleurs, du Caucase également, Veronica filiformis. Elle est arrivée plus récemment en Europe, vers 1927 en Suisse. Pour le moment elle est bien moins fréquente que la Véronique de Perse. En Haute-Savoie, elle a été observée pour la 1e fois en 1947 à Samoëns. Elle n’est fréquente que dans la région de Morzine et de Samoëns…

La Véronique de Perse, Veronica persica
La Véronique de Perse, Veronica persica

Veronica filiformis à Genève, dans les pelouses du Jardin botanique (ph 1)
A Tamié, vers l’Abbaye, commune de Plancherine, Savoie (ph 2)

 

                                                                   Monique

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