3 Avril 2022
Nous avons été attirés par Songieu en ‘’fouinant’’ sur les cartes IGN TOP25. Cette localité fait partie depuis 2016 de la commune de Haut-Valromey qui regroupe aussi le Grand-Abergement, Hotonnes et le Petit-Abergement. Située de l’autre côté de la montagne du Grand-Colombier par rapport à Seyssel, on y accède normalement en franchissant le massif par le col de Richemont ouvert toute l’année ou par les cols de la Biche et du Grand-Colombier, ouverts seulement en été. Nous avons pris un raccourci par une petite route forestière pour monter au col de Richemont, bordée sur plus de 2kms de part et d’autres de véritables ‘’plantations’’ d’Erythrones (Erythronium dens-canis). Nous n’en avions jamais autant vues.
Songieu, ou plus précisément Châteauneuf, a longtemps été le centre administratif, militaire et judiciaire du Valromey. Le château a été érigé au lXe siècle sur un pic rocheux et a appartenu aux familles Beaujeu puis Savoie-Vaud. Le bourg attenant, comptant plusieurs dizaines de familles, et les dépendances ont été rattachés à la Savoie dès 1359, puis à la France en 1601. Tout est en ruines en 1550 jusqu’en 1990, date à laquelle le Cercle Amical de Songieu travaille à la sauvegarde et à la mise en valeur du site.
Mais l’occupation humaine à Songieu est beaucoup plus ancienne : les Grottes du Pic ont été fouillées en 1980 qui ont permis d’estimer que le site était occupé à l’Age de bronze (-2200 à -800 avant notre ère). Ces grottes sont situées à proximité du hameau, dans des falaises vraisemblablement érodées par le Séran (affluent du Rhône). Elles sont accessibles par un sentier depuis l’amont et une passerelle, mais sont fermées au public.
Plusieurs curiosités sont à voir à proximité de cette grotte :
Hélas peu d’eau en cette fin mars 2022. La fougère Scolopendre (Asplenium scolopendrium) très présente montre bien que l’on est dans un milieu très humide.
Plusieurs moulins jalonnent les ruisseaux du Séran (affluent du Rhône) et de Chevrier (Moulin Martinet, M. Baillod, M. Livet, M. Réoux). Ils ne sont souvent que des ruines.
Le grand étang des Alliettes (3.5ha) servait initialement de réserve d’eau pour les moulins situés à l’aval. Longtemps asséché, il a été aménagé et remis en eau en 1973 et est essentiellement dédié à la pêche aujourd’hui.
A voir aussi un vieux lavoir, étonnamment éloigné des lieux habités, le long de la route descendant au Pont des Tines.
Celui-ci franchit le Séran qui a profondément creusé les roches calcaires et laissé de magnifiques Marmites de Géant, malheureusement encombrées d’arbres morts. En remontant vers le village, un magnifique coussin d’Anémone Sylvie (Anemone nemorosa), plusieurs Croix sont remarquables au long des routes, dont une datant de 1832.
Le centre du village est dominé par son église. Son intérieur aux voutes en ogive et ses ouvertures gothiques offrent une ambiance de calme et de sérénité. Dans le cimetière se dresse un tilleul remarquable planté en 1601 sur décision de Sully, ministre d’Henry IV qui avait ordonné de faire planter des tilleuls ou des ormes devant les portes de églises ou sur les places de village. Avec ses 7 m de circonférence, il est le 4e tilleul de France.
Pierre et Cathy