MARTINIQUE, L’ILE AUX FLEURS (3)

Poursuivons notre promenade dans les plus beaux sites de la Martinique !

La Savane des Esclaves est située aux environs des Trois Ilets, dans la partie sud de la Baie de Fort-de-France. Ce site de 3ha a été aménagé par Gilbert Larose pour inviter à la découverte des traditions et modes de vie ruraux de la Martinique, à différentes époques.

Avant même l’arrivée des Espagnols et autres conquérants, les habitants de l’ile cultivaient des plantes médicinales (Justicia sp ou Herbe à tension, Cordyline fruticosa ou Roseau des Indes, Eringium foetidum ou Panicaut fétide,…)…

… et aussi des plantes vivrières, tel le Manioc, la Patate douce, la Banane, le Café… et par ailleurs, le Tabac, le Coton. C’est bien plus tard que les cultures de bananes et de cannes à sucre connurent leur envol, grâce au développement des Habitations et à l’apport de main d’œuvre. Les cases traditionnelles reconstituées rappellent de manière émouvante l’ambiance et le quotidien de la vie des esclaves.

Tout au long du sentier découverte, des panneaux retracent l’histoire de l’esclavage, les modes de vie sur les exploitations et expliquent les types et modes de cultures traditionnelles des Antilles.

On découvre aussi dans ce parc-musée de nombreuses plantes exotiques.

L’Arbre à pain (Artocarpus altilis var. seminifera Fam. Moraceae) ou Châtaignier pays aux Antilles montre des feuilles longues jusqu’à 60cm et des fruits ronds à oblongs, de 12 à 25cm de diamètre, pesant jusqu’à 2kg. Il est consommé comme légume.

Le Rocouyer (Bixa orellana Fam. Bixaceae) a des fleurs roses qui donnent des fruits rouges à épines, remplis de graines. Leur enveloppe donne une teinture appelée roucou utilisée en alimentation. C’est un puissant colorant et aussi un condiment à la saveur légère de muscade poivrée

Le Pompon de marin (Calliandra hematocephala Fam. Fabaceae) ou Arbre aux houppettes présente un feuillage persistant, multifolié. Les fleurs sont roses et portent de très longues étamines rouge vif qui apparaissent en automne et en hiver.

Le caféier (genre Coffea Fam. Rubiaceae) comporte plus de 130 espèces qui donnent des baies contenant deux graines qui, après torréfaction, donnent une boisson universellement connue : le café. Les plus cultivées sont Coffea arabica et Coffea canephora (et dans une moindre mesure Coffea liberica).

L’Arbre à boulet de canon (Couroupita guianensis Fam. Lecythidaceae) est originaire d’Amérique du sud et tropicale. Son feuillage est persistant, ses fleurs orangées écarlate ou rouges pourprées sont composées de six pétales mesurant jusqu'à 10 cm et dégagent une odeur agréable. Elles donnent de gros fruits sphériques et ligneux de 15 à 24 cm de diamètre, contenant 200 à 300 graines. La pulpe du fruit bleuit à l'air libre et a alors une odeur désagréable.

L’Arbre du voyageur (Ravenala madagascariensis Fam. Strelitziaceae) tient son nom au fait que sa sève est abondante et consommable, permettant de désaltérer les voyageurs. C’est une plante herbacée au port particulier le faisant ressembler à un palmier ou à un éventail géant. Il produit de grandes fleurs blanches (jusqu’à 20cm) et des fruits en capsules à 6 loges ressemblant  à des bananes.

Le Dartrier (Senna alata Fam. Caesalpiniaceae) ou Chandelier de l’Empereur ou Bougie de Noël… est originaire des pays tropicaux, il est facilement cultivable comme fleurs ornementales ou pour ses qualités médicinales. Il possède de longues feuilles (jusqu’à 80cm) qui se referment dans l’obscurité.

La Trompette d’or (genre Tecoma Fam. Bignoniaceae) ou Bois Caraïbes présente des fleurs jaune vif en forme de trompette. Ses feuilles sont imparipennées de 3 à 6 folioles opposées. Elle fleurit toute l’année et ses fruits sont de siliques pendantes.

L’Amandier pays (Terminalia catappa Fam. Combretaceae) ou Badamier est originaire de Nouvelle-Guinée, il s'est naturalisé dans de nombreuses régions tropicales. Les feuilles sont portées à l’extrémité des branches, elles sont obovales. Les fleurs sont petites et  donnent une drupe verte, coriace qui vire au brun-rouge à maturité entourée d’une aile. Elle contient un noyau renfermant une amande comestible.

Le Cacaoyer (Theobroma cacao Fam. Sterculiaceae), originaire du Mexique, est domestiqué depuis plus de 3000 ans. Il pousse naturellement dans les Andes, en basse altitude. Les feuilles, fleurs et fruits apparaissent toute l’année. Ces derniers, les cabosses peuvent peser jusqu’à 400gr. Elles renferment des graines regroupées en épis, les fèves de cacao.

La mangrove de Rivière Salée se situe dans la Baie de Génipa et est accessible en bateau depuis les Trois Ilets. Nous avançons au moteur jusqu’à l’entrée de la partie boisée, puis à la rame pour respecter le silence et la faune. Ce milieu fragile renferme essentiellement 3 espèces de palétuviers adaptés au milieu salé.

Le Palétuvier rouge (Rhizophora mangle Fam. Rhizophoracées) ou Mangle rouge peut atteindre 35m en conditions favorables. L’entrée en barque dans une mangrove est un moment fort et l’ambiance y est étrange : calme, sérénité, un peu d’appréhension. Les troncs sont portés par les racines toujours immergées.

On aperçoit très vite une foultitude de petits crabes jaunes accrochés aux branches, mais qui très vite se cachent de notre vue, avant notre arrivée.

Le Palétuvier gris (Conocarpus erectus Fam. Combrétacées) ne dépasse pas 8m de haut. Son écorce est grisâtre, ses feuilles simples sont alternes, oblongues. Ses fleurs sont en glomérules arrondis et les fruits ressemblent à des petits cônes de pin.

Le Palétuvier blanc (Laguncularia racemosa  Fam. Combrétacées) est lui-aussi un petit arbre de 6m maximum à la ramure tombante. Ses feuilles sont opposées ovales avec 2 petites glandes au pétiole. Les fleurs sont blanches et les fruits verts en forme de lanternes ovales.

Tous deux sont des arbres portés par leurs racines, mais ils sont implantés sur le sable ou un sol plus ferme, proche du bord de l’eau et périodiquement recouvert par les marées.

Difficile de mettre un terme à ce document, tant il y aurait encore de sites à montrer, de plantes, de fleurs…

Au retour, notre guide nous propose un arrêt sur Petit Ilet, ilot volcanique inhabité qui appartient à l’Etat, pour nous montrer les petites vasques (cupules) creusées sur les affleurements rocheux qui témoignent de la présence ancienne d’Indiens caraïbes.

Avant de reprendre notre barque pour regagner les Trois Ilets, notre guide nous offre le ti punch et quelques friandises, spécialités locales.

Pour terminer ce dernier épisode, quelques rares photos de faune (je n’avais plus d’appareil photo !).

                                                                   Pierre et Catherine