26 Mai 2014
Chez les papillons, les antennes sont le siège de l’odorat. Certains papillons de nuit sont capables de sentir les phéromones émises par une femelle très éloignée.
Les serpents, eux, perçoivent les odeurs… avec leur langue !
Leur longue langue bifide sort par une encoche de la mâchoire, pas besoin d’ouvrir la bouche ! Toujours en mouvement, la langue capte les informations chimiques dans l’environnement, dans l’air, sur l’herbe, les rochers…Elle les transmet à l’organe de Jacobson qui les analyse.
Le serpent est ainsi capable de sentir le passage d’une proie, la présence dans les environs d’une femelle ou celle d’un rival…
La couleuvre verte et jaune, nous l’avons déjà présentée : cf blog 4-4-2009, Vuache- 24-4-2012, Moulin-de-Vert, Genève.
Bernard Germain de Lacépède l’a décrite en 1789 : « Le dessus du corps, depuis le bout du museau jusqu'à l'extrémité de la queue, est noir ou d'une couleur verdâtre très foncée, sur laquelle on voit s'étendre d'un bout à l'autre, un grand nombre de raies composées de petites taches jaunâtres de divers figures, les unes allongées, les autres en losanges... »
Le printemps, c’est l’époque des amours.
Deux couleuvres vertes et jaunes mâles, Hierophis viridiflavus, sont à la recherche d’une femelle pour s’accoupler. Une femelle est dans les parages. Les deux mâles se rencontrent. Il y en a un de trop ! Ils vont s’affronter dans un combat. Il n'y a jamais de morsures. Les deux protagonistes cherchent seulement à se déséquilibrer (un peu comme les sumos) et le vaincu quittera les lieux, laissant la place au plus fort. Le vainqueur pourra alors courtiser la femelle et ensuite s'accoupler.
Les deux serpents sont de belle taille.
Ils enroulent leurs queues faisant une sorte de tresse, ils s’entortillent, dressent leur tête….
C’est étonnant de voir comment ces bêtes qui rampent sont capables de se dresser haut !
De très nombreux serpents procèdent de cette façon.
Chez la couleuvre verte et jaune, c'est très spectaculaire car c'est un serpent de belle taille et surtout très vif. Les autres couleuvres de France, souvent plus petites, sont encore plus difficiles à observer.
Très occupées, nos couleuvres vertes et jaunes n’ont pas détecté notre présence, nous restons discrets, nous sommes ravis d’assister à cette scène. Quelle chance ! C’est vraiment un beau spectacle !
Les photos ne peuvent pas rendre ce que nous avons vu, il aurait fallu filmer le combat.
Le combat est terminé ? Non, mais elles se sont aperçues qu’elles avaient des spectateurs.
Elles se séparent. Très agiles elles s’enfuient, elles se glissent dans l’herbe et vont se cacher dans les broussailles.
Monique
Remerciements à Jocelyn Quillon …
Dans les vignes de Cevins (Savoie), le 1e mai 2014.