8 Avril 2012
Saturnia pavonia (= Pavonia pavonia = Eudia pavonia - de pavo, paon, à cause des ocelles)
Emperor moth pour les Anglais. Kleines Nachtpfauenauge pour les Allemands.
C’est un papillon « de nuit » de la famille des Saturniidés
Le 21 août 2011, j’ai trouvé cette chenille près du lac du Roy, lors de la Grande Sortie du Groupe Nature à la pointe de Marcelly dans le Faucigny.
Il semblait que la chenille était arrivée au terme de sa croissance, elle ne cherchait plus de nourriture, mais semblait pressée de trouver un rameau pour se nymphoser.
Je l’ai mise dans une petite boîte pour la transporter (une boîte pour les vers de pêche, donnée par Robert). J’avais l’intention de la placer chez moi dans une grande boîte transparente avec des petits rameaux pour qu’elle puisse accrocher sa chrysalide.
Nous sommes rentrés tard (vers minuit), j’étais fatiguée, j’ai pensé qu’elle attendrait bien le lendemain…
Bien qu’un peu à l’étroit dans sa boîte, la chenille n’a pas attendu d’être bien installée : elle a tissé son cocon pendant la nuit et s’est chrysalidée.
La chrysalide protégée par son cocon a hiverné sur le rebord d’une fenêtre, dans une grande boîte transparente aérée. Elle était à l’abri de la pluie et de la neige mais a ressenti les grands froids de février… Tous les jours, j’ai regardé s’il y avait des changements… Rien…
Le 29 mars 2012, nous sommes partis pour la journée. J’ai oublié de regarder la boîte…
Au retour, quelle bonne surprise ! Le papillon (l’imago) est sorti de sa chrysalide ! Les ailes sont bien étalées, l’éclosion a eu lieu probablement pendant la nuit, le papillon a eu le temps de déplier ses ailes. Au fond de la boîte, une tache jaunâtre, c’est le « méconium », un liquide qui « concentre les résidus métaboliques de la métamorphose » (T .Lafranchis).
Qu’il est beau, mon papillon !
J.- H. Fabre : « Elle est superbe, … avec son velours brun rayé de lignes ondulées. Fourrure blanche autour de la nuque ; tache carminée au bout des ailes supérieures ; quatre grands yeux où se groupent, en lunules concentriques, le noir, le blanc, le rouge et l’ocre jaune »
.
C’est une femelle : les antennes sont fines. Celles du mâle sont beaucoup plus développées, elles sont bipectinées (en forme de peigne double).
Le mâle est plus petit, ses ailes antérieures sont jaune orangé.
Vous connaissez le grand naturaliste Jean-Henri Fabre ? Sur ce timbre il observe le Grand Paon de nuit, un proche parent de notre Petit Paon de nuit…
Il faut lire (ou relire !) ses « Souvenirs entomologiques », p. ex. les pages où il raconte la « soirée mémorable du Grand Paon », il parle aussi du Petit Paon…
Par où est sorti le papillon ? Mystère… Pas de trou dans le cocon… Le cocon est comme avant. Si le papillon s’était envolé en mon absence, j’aurais pu attendre encore longtemps sa naissance !!!
Voici l’explication du grand entomologiste J.-H. Fabre : « L’extrémité antérieure (du cocon est) travaillée en nasse au moyen de brins libres et convergents qui défendent l’accès de la demeure tout en permettant la sortie sans effraction de l’enceinte… » (En plus, le papillon secrète un liquide qui ramollit les fils de soie).
Voici le cocon ouvert : la chrysalide est ouverte et vide, à côté on voit la « défroque » de la chenille.
Pour sa dernière mue, la chenille a rejeté sa vieille peau et s’est transformée en chrysalide brune.
(à suivre)
Monique