28 Septembre 2016
Au cours d'un séjour sur la côte vendéenne fin juillet, je suis allé me promener juste au sud de Notre-Dame de Monts, là où la longue côte rectiligne est bordée par un cordon dunaire. Celui-ci sépare le Marais Breton de l'océan. Le sable minéral et coquillier contient une part non négligeable de minéraux volcaniques apportés du Massif Central par la Loire, puis repartis sur les plages par les courants côtiers.
En m'éloignant du bord de l'eau, je traverse la berme (plage proprement dite) pour atteindre des zones fragiles et menacées. D'abord la dune mobile ou dune blanche, bourrelet de sable accumulé par la mer et le vent. Elle est plus ou moins stabilisée grâce à l'intervention de l'homme, notamment par des pieux (ganivelles) et des plantations d'oyats (Ammophila arenaria) qui fixe le sable avec ses interminables rhizomes ramifiés.
Le caquillier maritime ou roquette de mer (Cakile maritima), l'euphorbe maritime (Euphorbia maritima), l'immortelle des sables (Helichrysum staechas) trouvent aussi leur place au sommet de cette dune blanche.
A l'arrière de cette dune, le sable se couvre de plantes basses : c'est la dune grise où se développent des plantes adaptées au vent salé, à la sécheresse, au sol sablonneux. J'y vois entre autres le pavot cornu ou pavot jaune des sables (Glaucium flavum), le lagure ovale ou queue de lièvre (Lagurus ovatus), le panicaut maritime ou chardon bleu (Eryngium maritimum), la centaurée aux bractées épineuses (Centaurea aspera)…
Ici et là je découvre quelques petites dépressions d'eau douce autour desquelles fleurissent les onagres (Oenothera sp) et où gambadent les lapins de garenne.
Je retrouve quelques plantes de la dune blanche comme l'immortelle des sables, puis la bugrane rampante (Ononis repens), la giroflée maritime (Matthiola sinuata), la vipérine commune (Echium vulgare), le silène maritime (Silene maritima), un œillet (Dianthus sp), le liseron soldanelle (Calystegia solldanella), la roquette de mer, une achillée…
Il faut souvent chercher ces plantes dans de vastes espaces couverts de poacées. J'ai vu de nombreuses tiges, parfois très "piquantes" comme le chardon à petits capitules (Carduus tenuifolius), chargées de dizaines de petits escargots blancs. Aucun oiseau en vue au cours de ce début de matinée. J'aurais dû aller plus à l'intérieur des terres, dans les zones de marais. Je me contente d'un beau papillon (Nymphalides – la Mégère).
Enfin, j'arrive à l'arrière de cette dune grise où s'étend la dune boisée, plantée essentiellement par semis de pins maritimes et de cyprès de Lambert. S'y développent aussi les troènes et les chênes verts. Dans ces sous-bois clairs, j'ai vu le dompte-venin de chez nous (Vincetoxicum hirundinaria), le lagure ovale qui semble se plaire partout où il y a des sols sablonneux et une orchidée desséchée (pyramidale semble-t-il). En sortant de cette bande boisée, le tamaris (Tamarix gallica), originaire de Méditerranée occidentale, s'est bien installé sur cette partie de côte océane.
J'ai noté les gros efforts faits par les autorités concernant la protection de ces milieux fragiles, en incitant les promeneurs à respecter les sols, la végétation, par de nombreux panneaux d'information et de sensibilisation, par un balisage très clair et bien présent.
Pierre