La Lathrée écailleuse

Dans la classification classique, les Lathrées font partie de la famille des Scrophulariacées, mais avec la classification phylogénétique APG III, elles sont placées dans la famille des Orobanchacées, comme toutes les plantes parasites et les hémiparasites (hemi- à moitié), plantes parasites qui pratiquent la photosynthèse car elles ont de la chlorophylle, elles ne sont donc pas entièrement dépendantes de leur hôte. Etymologie : lathraios caché ; squama, écaille

Le ruisseau de Bornette en-dessous de Saury (commune de Lathuile), il prend sa source dans les Bauges, au col de Bornette, et se jette dans le lac d’Annecy au Bout du lac.

C’est une plante entièrement parasite, comme les Orobanches. Elle n’a pas de feuilles, elle n’a pas la moindre trace de chlorophylle. Par contre elle possède un très gros rhizome couvert d’écailles, il pourrait mesurer jusqu’à 2 m de long et peser plusieurs kilos, jusqu’à 5 kg (c’est ce que nous lisons dans les livres et sur internet, nous n’avons jamais déterré la Lathrée !). La plante pourrait coloniser 1m2 de sol.

La plante présente une grappe de fleurs unilatérale. Elle pousse souvent en compagnie de l’Ail des ours, Allium ursinum.

Les fleurs sont nombreuses, serrées, de couleur blanchâtre avec souvent des teintes rosées.

Le calice velu glanduleux est un peu plus court que la corolle. Photo d’une amie lichénologue et botaniste, Marie-Claude Derrien, qui habite en Touraine. La Lathrée pousse dans la Vallée de Courtineau, dans une zone humide en bas d'un coteau boisé exposé au nord et qui longe le ruisseau de l'Étang de Sainte-Maure. C’est une plante pas fréquente dans ce département.

Cette illustration empruntée à internet montre bien les écailles du rhizome, mais il nous semble que les couleurs ne sont pas bonnes : les fleurs ne sont pas pourpres, elles sont blanc rosé, et les écailles ne devraient pas être vertes ! Les écailles du rhizome transpirent beaucoup au point que le sol autour des Lathrées est mouillé.

Mi-mai, les fleurs de la Lathrée ont été pollinisées par des abeilles ou des bourdons. Les graines seront dispersées par les fourmis (myrmécochorie). Et puis la plante disparaîtra complètement jusqu’au printemps prochain !

Dans « Aperçu de la Flore de Faverges et de quelques localités voisines » (Revue savoisienne 1901), Maurice Châtelain (1851-1914), notaire à Faverges et botaniste, la classe dans la famille des Orobanchacées, comme APG III. Il la note « sous les noyers, au Villaret, à Cons ». Nous ne l’avons jamais vue sous les noyers …