5 Mai 2022
Il y a déjà quelques années, un accompagnateur de Gentiana Grenoble me faisait découvrir pour la première fois l’Isopyre faux-pigamon (Isopyrum thalictroides). Bien sûr je me suis fait piéger ! A l’approche, j’ai cru qu’il s’agissait de l’Anémone des bois (Anemone nemorosa). Toutes les deux appartiennent à la famille des Renonculacées et à dix mètres les différences ne sont pas évidentes : voyez plutôt ces deux touffes.
Ou encore ces planches extraites de la Flore de l’abbé Coste, de la Flore d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse et de la Flore dite Grande Bonnier.
En s’approchant et en détaillant chacune d’elles, les différences finissent par sauter aux yeux.
J’ai regroupé dans le tableau ci-dessous les principales caractéristiques de chacune :
L’Isopyre et l’Anémone ont en commun de fleurir tôt en fin d’hiver pour profiter des rayons du soleil, avant que ceux-ci ne soient cachés par le feuillage. Elles se développent aussi toutes les deux par des rhizomes souterrains et forment des touffes parfois denses.
Voyons d’un peu plus près les signes de reconnaissance de chacune de ces plantes.
L’Isopyre présente des feuilles aux folioles arrondies qui rappellent celles de l’Ancolie ou du pigamon, d’où son nom. L’Anémone a des folioles plus dentées, plus vert sombre.
La fleur de l’Isopyre possède toujours 5 sépales pétaloïdes blancs, formant une coupe largement ouverte au bout du pédoncule.
L’Anémone en possède le plus généralement 6. Elles sont blanches mais peuvent être rosées ou purpurines.
Par temps peu ensoleillé ou en fin de floraison, les pétales se referment et le pédoncule s’infléchit.
Selon les flores, elles peuvent présenter 5 à 9 tépales. Je n’en ai jamais vu 5 et j’en ai vu jusqu’à 10 !
Le fruit de l’Isopyre est une sorte de capsule, appelée Follicule, comprimée, par deux, à bec droit. On voit aussi sur la photo les deux stipules foliaires à la base des feuilles et au départ des pédoncules.
Le fruit de l’Anémone est un ensemble de carpelles pubescents, étalés, à bec court.
Dorénavant, avec un peu plus d’attention, je ne me ferai plus piéger par ces deux plantes assez semblables.
Pierre