17 Juin 2022
Le 2 mai, nos guides nous ont proposé une balade sur la colline de la Cabre, un site très riche en orchidées.
Douze espèces d’orchidées ont été rencontrées, certaines n’étaient pas encore fleuries, comme l’Ophrys abeille, l’Epipactis helleborine et l’Orchis à odeur de vanille …
L’Orchis à odeur de vanille, Anacamptis coriophora subsp. fragrans, photographié une vingtaine de jours plus tard par Michel Hamard, est plus méridional que coriophora, ses fleurs ont une teinte plus claire et l’odeur est agréable tandis que coriophora a une odeur de punaise.
En Haute-Savoie, le Limodore à feuilles avortées, Limodorum abortivum, reste souvent « au stade asperge ». La plante a peu de chlorophylle, la photosynthèse est insuffisante. Pour se nourrir la plante a besoin de l’aide d’un champignon qui vit dans ses racines et tire la nourriture de l’humus : c’est une plante mycohétérotrophe.
A Sénas, le Limodore présentait de belles fleurs bien ouvertes. L’éperon contient du nectar, les fleurs ouvertes sont parfois visitées par des Hyménoptères. Pour les fleurs fermées, autopollinisation.
La plupart d’entre nous ont découvert l’Ophrys de la Passion, Ophrys passionis. Michel Hamard nous a bien expliqué les caractères pour le reconnaître.
Ophrys passionis : labelle sombre, bordé d'une marge jaune orangé, cavité stigmatique très sombre et étranglée à la base. Pétales larges colorés de vert, brun ou de pourpre, avec des bords ondulés, pseudo-yeux noirs munis d'une bride oculaire étroite, macule centrale de teinte grisâtre en forme de H.
L’Ophrys de Provence, Ophrys provincialis, décrit en 1988, est une espèce endémique provençale, du Gard aux Alpes-Maritimes, en limite d’aire dans la Drôme. Il est très abondant dans les Bouches-du-Rhône, et dans les Alpilles surtout dans le secteur est.
Ophrys provincialis : le champ basal rouge brique contraste avec le reste du labelle brun plus ou moins foncé, la macule est bordée de blanc
Voici un Ophrys que nous n’avions pas encore rencontré pendant notre séjour : l’Ophrys fausse bécasse, Ophrys pseudoscolopax décrit en 1999 (Flora Gallica : Ophrys vetula inclus pseudoscolopax).
C’est un intermédiaire entre O. scolopax et O. fuciflora. Le labelle porte deux gibbosités (2 bosses de chaque côté).
Mais nous n’avons pas vu que des Orchidées !
J’ai découvert l’Astragale blanchâtre, Astragalus incanus. Il ressemble un peu à l’Astragale de Montpellier, A. monspessulanus.
Les feuilles de cet Astragale sont velues-soyeuses, grisâtres sur les 2 faces, elles portent 4-12 paires de folioles (8-20 pour A. monspessulanus). Fleurs pourpre clair.
L’Ail musqué, Allium moschatum, est très abondant ici. Il fleurit beaucoup plus tard, en fin d’été. Nos guides nous disent que ses fleurs blanches rayées de pourpre sont très jolies…
Il faut apprendre à le repérer : feuilles filiformes, bulbe à tunique fibreuse épaisse. Après avoir observé le bulbe nous l’avons remis en terre.
Nos guides nous ont montré les feuilles de l’Anémone palmée, Anemone palmata. Très rare en France, elle n’est présente que dans deux départements, les Bouches-du-Rhône et le Var. Protection Nationale.
C’est une belle Anémone à 9-15 tépales jaune orangé, rougeâtres à l’extérieur qui fleurit très tôt, mi-mars.
Photo prise au Portugal en mars 2017. L’Anémone palmée est présente à l’ouest du bassin méditerranéen, Espagne, Portugal, Maroc …
Nous garderons un excellent souvenir de ce séjour dans les Alpilles. Un seul regret : nous aurions aimé y passer encore quelques jours !
Un grand merci à nos guides botanistes qui nous ont fait découvrir leur belle région et une flore intéressante et variée.
Monique