1 Août 2011
Le 5 juin, nous avons franchi le Haut-Atlas par le Tizi n’Test, col à 2100 m d’altitude et nous sommes descendus dans la plaine du Sous.
Les premiers arganiers ont été rencontrés vers 1500 m et , arrivés dans la plaine, nous avons fait un arrêt spécial.
L'arganier trouve sa limite orientale un peu en aval du bourg de Talouine où nous avons passé la nuit.
L’arganier est une « véritable providence ». Dans cet arbre, tout est utilisé : le bois, très dur, fournit du charbon, des poutres. Le fruit sert à l’alimentation humaine et animale. Les feuilles constituent un fourrage pour le bétail.
Et l’arganeraie joue un rôle capital dans la lutte contre l’érosion des sols. Elle est un rempart contre la désertification, c’est un « rideau vert » qui protège le sud ouest du Maroc.
L’arbre reste vert toute l’année, les feuilles, coriaces, sont persistantes, elles piègent l’humidité atmosphérique (influence de l’Océan Atlantique) et la restituent au sol.
Argania spinosa (L.) Skeels = Argania sideroxylon : « spinosa » car il porte des épines, « sideroxylon » : l’arganier est très proche du Sideroxylon de Madère et des Canaries, son bois est très dense, c’est un « bois de fer ».
Il appartient à la famille des Sapotacées, famille tropicale (le sapotillier, le karité font partie de cette famille). Il est le seul représentant du genre. Ce serait une « relique » du Tertiaire.
Il est endémique du sud-ouest du Maroc, plaine du Sous, littoral atlantique entre l’embouchure de l’oued Tensift et l’embouchure du Draa. Il y a aussi quelques arganiers près de Rabat et près d’Oujda, ainsi qu’en Algérie (Jbel Ouarkziz-Hammada de Tindouf).
Les forêts d’arganiers sont clairsemées, environ 30 arbres par ha, mais beaucoup plus près d’Essaouira. Les arbres atteignent 6-10 m. Les fleurs jaune verdâtre donnent des fruits qui ressemblent un peu à de grosses olives vertes.
« pâturage suspendu »des chèvres. Près des cars de touristes, les chèvres grimpent jusqu’au sommet des branches
C'est le "pâturage suspendu des chèvres. Près des cars de touristes, les chèvres grimpent jusqu'au sommet des branches et broutent les feuilles. On raconte qu’elles mangent les fruits et, comme elles ne peuvent pas digérer les noyaux, elles les expulsent, bien débarrassés de leur pulpe. Ces noyaux seraient récupérés, puis cassés pour récupérer les amandes. Ensuite les amandes sont grillées et pressées pour obtenir de l’huile…
Cette année, nous n’avons pas vu de chèvres dans les arganiers…Mais nous avons vu une femme qui ramassait les fruits tombés à terre et nous l’avons aidée à remplir son seau (sur la photo vous voyez Germaine de Moûtiers). Il doit y avoir d’autres moyens que les chèvres pour débarrasser le noyau de la pulpe !
Depuis longtemps les Berbères de l’Atlas utilisent l’huile d’argan. Cette huile possède toutes les vertus, vertus alimentaires, cosmétiques et médicinales….
En médecine traditionnelle, elle est utilisée pour soigner ou prévenir certaines maladies de la peau. Elle assouplit et protège la peau, elle lutte contre le vieillissement des tissus.
On masse les bébés avec de l’huile d’argan.
Cette huile aide à la cicatrisation des boutons de la varicelle.
Elle est utilisée dans les traitements de l’acné des adolescents.
Chez la femme enceinte, elle évite l’apparition de vergetures.
Pour lutter contre les rhumatismes, cette huile « réchauffe » les articulations.
Elle nourrit les cheveux…
Elle agirait contre le cholestérol, l’infarctus du myocarde…
L’huile d’argan est très chère car le rendement est faible (50 kg de fruits pour 1litre d’huile)
De nombreuses coopératives de femmes fabriquent l’huile d’argan. Cette huile et les produits dérivés sont maintenant bien connus et appréciés en Europe, ils sont exportés, on peut les acheter sur internet.…
Monique