26 Janvier 2014
Au Sénégal, le baobab fleurit à la saison des pluies, surtout en juin et juillet. Nous avons eu la chance de voir une fleur (mais une seule !) hors saison, le 8 décembre, dans le jardin de l’hôtel à Dakar.
Les fleurs de baobab sont pollinisées par de grosses chauves-souris frugivores, des roussettes : Eidolon helvum, la Roussette paillée africaine ou Roussette des palmiers. (voir le film sur internet)
Les fleurs pendent au bout d’un long pédoncule, à l’écart des branches qui pourraient gêner les roussettes. Elles ne s’ouvrent qu’à la tombée de la nuit. La corolle a 5 pétales blancs (les chauves-souris ne voient pas les couleurs !), un gros pompon d’étamines (environ 2000) soudées en une colonne centrale et au milieu un long style qui se recourbe vers le haut (vous le voyez sur la photo ?).
Le parfum des fleurs, un peu aigre, peu agréable pour nous, attire les chauves-souris. Elles font un peu de vol stationnaire puis elles plantent leurs griffes dans la fleur, elles sucent le nectar et mangent du pollen, la tête en bas. Ce faisant des grains de pollen se collent dans les poils de l’animal, quelques-uns seront déposés sur le style d’une autre fleur…
Seules les roussettes mâles viendraient visiter les fleurs : l’odeur dégagée doit avoir une structure proche de celle des phéromones des femelles.
Ce dessin est joli, nous ne savons plus où nous l’avons trouvé…. La fleur est encore fraîche.
Sur la photo, la fleur porte les traces des griffes des roussettes, par endroits les pétales sont déchirés : elle a reçu une visite pendant la nuit ! Flétrie, elle va tomber, mais la pollinisation a eu lieu et le fruit va se développer.
Hôtel du Djoudj : 4 (ou 5 ?) Roussettes paillées Eidolon helvum dorment pendant la journée, suspendues à une feuille de cocotier ; ailes, oreilles, bout du museau noirs, pelage roux, grands yeux. A la tombée de la nuit, elles quitteront leur dortoir et partiront à la recherche de fruits, de fleurs…
On appelle le fruit du baobab « pain de singe » car les singes en sont friands. Il est allongé (parfois un peu arrondi), recouvert d’une peau veloutée, il tombe verticalement comme au bout d’un fil à plomb.
J’ai ramené dans ma valise un fruit du Sénégal. Impossible de le couper tellement il est dur, j’ai dû demander à Denis de m’aider !
A l’intérieur, déception, des bestioles s’y sont mises…. Là-bas, on a vu des fruits écrasés, c’était plus fibreux… Il y a de nombreuses graines.
Avec la pulpe, on fait une poudre qui sert à faire le jus de baobab, une boisson rafraîchissante pleine de vitamine C. On trouve maintenant des yaourts, des confitures, des bonbons, des chocolats à base de pulpe de baobab. Au Japon le « Pepsi baobab » est à la mode. L’huile extraite des graines est utilisée en médecine traditionnelle et en cosmétique…
(pour les nombreuses utilisations du baobab, voir le site de l’association Inecoba, Institut pour l’étude et la conservation du baobab)
Monique (à suivre)