23 Janvier 2018
A Gran Canaria nous avons vu cette belle araignée à plusieurs reprises : dans des milieux ouverts et ensoleillés, surtout dans les Figuiers de Barbarie, au Mirador la Sorrueda, dans le Barranco Azulaje et aussi au Jardin botanique de Tafira.
Le mâle est tout petit (2-4 mm), la femelle beaucoup plus grande (15 mm), gris anthracite (ou marron) avec 6 protubérances blanches - 4 à l’avant, 2 à l’arrière- ce qui lui donne un aspect anguleux- Extrémité de l’abdomen en queue d’hirondelle.
Cette belle araignée fait partie de la famille des Aranéidés, pourtant elle ne construit pas de toile orbiculaire. C’est une belle construction tridimensionnelle, en forme de dôme, d'où le nom de Tent-web spiders donné par les anglophones aux espèces de ce genre.
L’Araignée des cactus tisse une toile horizontale de 50-60 cm de diamètre qui, comme chez beaucoup de Lyniphiidés, comprend un entrecroisement de fils d’interception surplombant une nappe de soie au maillage très serré (mailles carrées 1x1 mm).
Contrairement aux autres Aranéidés, les fils de capture ne sont pas englués
Le centre de la toile est surélevé pour former un entonnoir et renforcé de soie pour constituer une loge. C’est là que se tient l’araignée la plupart du temps.
Les proies volantes qui heurtent les fils d’interception tombent dans le filet situé en-dessous, le font vibrer et se font immédiatement repérer par l’araignée qui se précipite pour les immobiliser : elle les mord et leur injecte son venin à l’aide de ses chélicères, puis les emmaillote de soie.
La construction de cette toile très complexe est une activité fastidieuse : l’araignée y consacre plusieurs nuits.
Après l’accouplement, la femelle tisse un cocon ovigère (2-3 cm de long) gris placé verticalement au centre de la toile : un orifice permet à l’araignée de passer sur le dessus de la toile et ainsi de surveiller son cocon, puis plus tard sa progéniture.
Jusqu’à 11 cocons gris peuvent être observés sur la même toile : on dirait un chapelet de saucisses !
Cette araignée aime les biotopes chauds et secs. Au Maroc elle tisse souvent ses toiles dans les citronniers, d’où le nom de l’espèce « citricola » de citrus, citronnier et cola, habitant, lié à.
En France, elle a été observée sur le littoral varois, mais on a plus de chance de la rencontrer en Corse, il y a quelques stations où elle prolifère les années favorables, mais elle peut ensuite disparaître pour des années. La station autour de la tour génoise de Capitellu au sud d'Ajaccio est, parait-il, occupée en permanence.
C’est une araignée cosmopolite, présente en Afrique, Asie, Australie, Caraïbes, Brésil, Floride.
Canaries, Madère, France …
Claudie