9 Décembre 2017
Le Grand Monarque, Danaus plexippus, c’est ce magnifique papillon aux couleurs éclatantes, connu pour ses migrations spectaculaires en Amérique, où il se déplace par groupes de millions d’individus, sur plus de 4000 km, deux fois par an, du nord de la Californie au Mexique.
En France, sa présence est exceptionnelle : il est observé sur les côtes atlantiques, lorsque des vents violents le détournent de sa route migratoire.
Mais aux Iles Canaries, le Grand Monarque est naturalisé et on peut le rencontrer toute l’année. Nous l’avons observé dans un parc à Aldea de San Nicolas.
Il butinait les fleurs d’une verveine arbustive, Lantana camara, originaire d’Amérique tropicale. Plantée un peu partout dans les pays tropicaux, elle est devenue envahissante par endroits.
Le Grand Monarque, c’est un mâle. Sur les ailes postérieures, cherchez deux petites taches noires sur la nervure centrale : ce sont des androconies, des écailles odoriférantes qui libèrent des phéromones pour attirer la femelle.
Au Jardin Botanique de Tafira, nous l’avons vu voler sans pouvoir le photographier. Mais par chance, nous avons découvert ses curieuses chenilles : rayées de noir, blanc et jaune, elles possèdent 2 paires de tubercules ! Les chenilles du Petit Monarque, Danaus chrysippus en possèdent 3 paires (cf blog du 30 mars 2014 : Le petit Monarque, Danaus chrysippus, au Sénégal).
Les chenilles du Grand Monarque se nourrissent de plantes toxiques, p. ex. de plantes de la famille des Asclépiadacées - ce qui les rend indigestes pour leurs prédateurs. Au jardin botanique, ces chenilles dévoraient avec appétit l’Asclépiade de Curaçao, Asclepias curassavica, plante ornementale des régions tropicales.
Cette asclépiade est une mauvaise herbe redoutée, car elle se propage rapidement et sa toxicité lui vaut de n'être guère attaquée par les animaux., hormis les Monarques.
Le papillon est lui aussi toxique : il a une livrée aposématique – orange et noir – des couleurs qui avertissent les prédateurs de sa toxicité
Claudie